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Des réflexions sur la civilisation à venir, une selection subjective de lectures/podcast/vidéos, de la bonne humeur et de la vulnérabilité

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Par gregory pouy
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Je suis perdu...pas vous?

Je suis né dans une culture de droite, mon père votait à droite, la connaissance et la compréhension des dynamiques de sociétés m’ont ramené vers un centre gauche modéré. Pourtant, désormais quand j’écoute les infos, que je vais sur Instagram ou que je parle avec des amis, j’ai l’impression parfois d’être d’extrême gauche. C’est très perturbant.

Le principe de la fenêtre d'Overton n'est plus à expliquer.

Désormais largement compris, il illustre comment la répétition de propos injurieux peut normaliser des positions extrémistes, les rendant progressivement "acceptables".

Ainsi, le RN apparaît aujourd'hui modéré comparé à Trump, Zemmour ayant notamment contribué à cette perception.

Mes positions ont naturellement évolué au fil du temps - certaines se sont affermies, d'autres nuancées.

Je me remets en question, je lis des personnes avec qui je ne suis pas d’accord (en lien avec la news de la semaine dernière) je m'efforce de maintenir une approche équilibrée, conscient de mes biais, de mes contradictions et de l'influence de notre environnement médiatique et culturel.

Un double phénomène se dessine pourtant. La droite, voire l'extrême droite, a incontestablement remporté la bataille des idées.

Des termes comme "wokisme", "éco-terrorisme", "islamo-gauchisme", "fémi-nazie", "grand remplacement", "fascisme vert", "bien-pensance", "cancel culture" se sont banalisés. Cette terminologie, issue de l'extrême droite, s'est normalisée au point que son origine même s'est estompée.

Ces expressions sont désormais comprises de tous, souvent justifiées par des exemples de débordements isolés.

Notre gouvernement, prétendu centriste, les emploie sans réserve, démocratisant ce vocabulaire sans susciter de réaction journalistique - une dérive préoccupante je trouve.

Si les médias excluent les discours ouvertement antisémites (Dieudonné, Soral), l'islamophobie s'y exprime largement sans contradiction. On débat aisément du "grand remplacement" (j'y ai consacré un épisode avec Hervé le Bras, un des meilleurs géographe français) ou du "problème musulman" en France.

Sujet lié et dans l’actualité: critiquer le gouvernement d'extrême droite israélien ne fait pas de vous un antisémite. Cela n'implique ni le rejet d'Israël, ni celui des Israéliens, encore moins celui des juifs.

L'absence de nuances m'inquiète, tout comme cette tendance à catégoriser politiquement les individus.

N'est-il pas cohérent de condamner à la fois les attaques terroristes du Hamas/Hezbollah et les violences en Palestine et au Liban, ainsi que les discours déshumanisants des dirigeants israéliens actuels ?

Comment l'affirmation "une vie est une vie" peut-elle être problématique ? Pourquoi les vies musulmanes semblent-elles moins précieuses ? (La réponse, hélas, est évidente).

Ce sujet, particulièrement clivant aujourd'hui, illustre parfaitement mon propos.

Les positions modérées sont-elles devenues impossibles ?

Le plus difficile est de voir des amis proches, dont j'estime le jugement, céder à ces simplifications. Certains sujets deviennent tabous, sachant qu'un désaccord stérile entre nous est inévitable.

La radicalisation des opinions nous entoure, la nuance s'efface, alors même que nous comprenons tous la distinction entre le réel et la réalité (sa narration).

Un chercheur américain de 65 ans observait que dans sa jeunesse, les discussions politiques n'intervenaient que tardivement dans les relations amoureuses. Aujourd'hui, un désaccord sur l'écologie, le féminisme, l'islam ou Israël constitue un "red flag" rédhibitoire.

Ne devrions-nous pas nous méfier du "diviser pour mieux régner" ? Qu'avons-nous à gagner dans ces divisions ? Les algorithmes et les contenus des réseaux sociaux cherchent à nous opposer, reprenons le pouvoir sur nos avis.
Il faut bien comprendre que pour Tiktok ou Instagram la rage est mieux que le sexe pour performer.

Je vous propose donc, en ces temps troublés, de prendre soin les uns des autres avec humanité.

Dans la discorde, restons attentifs aux moments de joie.

Surtout, préservons notre esprit critique. Évitons les dichotomies simplistes, pour nous-mêmes comme pour autrui. Et mesurons la portée des mots que nous employons.

Cette semaine sur Vlan! & Ping!

D’abord à noter qu’alors que mes podcasts entame une nouvelle phase de croissance, je cherche des partenaires pour Vlan! et Ping! afin d’enrichir l’expérience des auditeurices donc si cela peut faire du sens pour la marque pour laquelle vous bossez, parlons-en ensemble avec plaisir!

Vlan! : L’andropause, un tabou masculin à dégommer

Pour être sincère, j’ai découvert le principe de l’andropause il y a très peu de temps et je trouve cela tellement étrange quand je suis pourtant concerné!
L’andropause est l’équivalent de la ménopause pour les hommes car oui il y a aussi une modification profonde pour les hommes autour des 50 ans : bouffée de chaleur, prise de poids, problème érectile…. pas tous mais pour de nombreux hommes, qui ne se parlent pas entre eux, c’est une totale dépression car ils se sentent démunis et ont l’impression de perdre de leur virilité. Cet épisode est là pour participer à dégommer ce tabou!

Ping!: Harmonie de vie et leadership

Dans une période stable, on maximise sa performance financière et on optimise mais qu’est ce que l’on fait dans une période profondément incertaine comme celle qui s’ouvre devant nous?
La plupart des C.E.Os sont perdus et Olivier Hamant qui est biologiste peut énormément vous aider car le vivant a du faire face à cette situation d’instabilité permanente pour toujours s’adapter.
Les plantes, les animaux, les humains et tout le vivant sont des organismes qui ont un pic de performance mais qui ont, pour se prémunir, développer des techniques de contre performances afin de ne pas se retrouver démunis.
C’est précisément la conversation que nous avons ensemble et c’est juste totalement passionnant.

Les derniers épisodes de Vlan! que vous avez pu rater :

#327 : Développez votre audace avec Jean-Claude Weill - un chercheur de 82 ans déjanté, drôle, brillant et passionnant

#326 : Comprendre le bullshit autour des neurosciences avec Albert Moukheiber, neuroscientifique qui n’est plus nécessaire de présenter

#325 : Apprenez mille anecdotes sur le vivant avec Marc Mortelsmans, un journaliste de France Inter

DES LIENS TOUT À FAIT INCROYABLES!

  1. Mon amie Louise Aubery est sur Kessel

    Je connais Louise depuis très longtemps et j’ai tellement de plaisir à la voir grandir!
    Louise est plus connue pour son podcast “In power” mais aussi sous son pseudo “mybetterself” qu’elle a renié depuis avec le travail qu’elle a fait sur elle-même et sa remise en question du développement personnel.
    Devenue une entrepreneuse à succès, Louise partage sur sa newsletter de l'inspi, des reco culturelles et de la vulnérabilité. Et bonus, elle propose toujours des super reco à lire, écouter, regarder.
    Bref, allez la lire, c’est passionnant!

  2. 40 ans d'étude des savoirs écologiques du peuple autochotone des Waris

    Après 40 ans passés auprès des Wari', peuple autochtone d'Amazonie, l'anthropologue Aparecida Vilaça nous livre une perspective fascinante sur leur rapport unique au monde vivant.
    À travers le prisme de l'animisme amazonien, elle examine leur conception singulière du vivant, radicalement différente du naturalisme occidental théorisé par Philippe Descola.
    Face aux bouleversements climatiques, l'article met en lumière leurs stratégies d'adaptation et leurs savoirs écologiques traditionnels, tout en questionnant les inégalités environnementales contemporaines. Une réflexion essentielle sur la préservation des connaissances autochtones et leur potentielle contribution aux défis écologiques actuels.

  3. La radicalisation des femmes?

    On voit un double mouvement sur les femmes hyper intéressant en Corée d’abord mais aussi aux U.S. et un peu partout en réalité.
    Les jeunes femmes sont plus éduquées que les hommes qui ont du mal à trouver leur place de “provider”, on voit donc de plus en plus de femmes aller vers la gauche et des hommes aller vers l’extrême-droite.
    Mais comme le souligne cet article, il y a aussi toute une tranche des femmes qui se radicalisent vers l’extrême-droite et c’est aussi passionnant de s’intéresser à ces femmes qui reviennent à des principes traditionnalistes. De quoi y perdre son latin.

Je me limiterais toujours à 3 liens donc voilà c’est tout pour cette semaine (sachant que Hop! C’est bimensuel comme Ping!), n’hésitez pas à me faire des retours et à partager la newsletter à vos amis, collègues, connaissances si vous la trouvez pertinente. Il y a un bouton juste en dessous !